L’UNL a organisé une Journée de Formation Régionale le 27 novembre 2010. Elle s’est déroulée à la fac des Tanneurs, à Tours même. Puis, nous avons terminé cette journée au Serpent Volant.
Cette journée fût plutôt riche puisque nous avons accueilli sur Tours des personnes de différentes fédérations : Paris, Loire-Atlantique, Charentes-Maritimes, Creuse.
Nous avons fait un bilan du mouvement contre la réforme gouvernementale des retraites : quelles perspectives pour la jeunesse ? Ensuite, nous avons abordé les enjeux de la Démocratie Lycéenne pour les lycéens et pour l’UNL. Nous avons parlé du militantisme, des rythmes scolaires, des initiatives fédérales et des projets des CVL, CAVL, CSE…
Bilan du mouv’ contre la réforme des retraites ?
Quelques impressions :
- 75 : Le mouvement était assez important. Il faut continuer à mobiliser les lycéens.
- 44 : Grosse réussite ! Les lycéens étaient mobilisés !
- 23 : La mobilisation était conséquente. Nous avons pu voir que les lycéens sont rentrés dans le mouv’.
- 37 : Grosse mobilisation et lycéens mobilisés dans la quasi totalité des lycées de Tours.
Il y a eu une réelle prise de conscience des enjeux de la part des lycéens. Ils ont réalisés que tout ce qui a pu être fait par le gouvernement n’est évidemment pas en faveur de la jeunesse, mais en réalité en faveur de personne.
Chaque jour, nous avons pu constater toujours plus de personnes, toujours plus de jeunes et toujours plus de lycéens en manif’. Objectivement, beaucoup de personnes savaient pour quelles raisons elles étaient. Certes, il restait un certain nombre de personnes et notamment de jeunes présents pour « suivre les autres », mais il faut reconnaître qu’un réel travail de conscientisation a eu lieu. La preuve était là !
Certains jeunes ne se pensaient pas concernés car ils se disaient que la réforme ne touchait pas à l’Education Nationale et donc que ça ne les concernait pas, mais nous savons que cela est faux. C’est déjà dans quelques années que nous serons touchés une fois de plus par la précarité et le chômage puisque nous n’aurons même pas la place de nous intégrer dans un système qui doit être le nôtre, un système de répartition, qui ne l'ai plus réellement aujourd’hui !
Mais un point très positif ressort en particulier de ce mouvement : malgré les actes de provocations de la part des forces de l’ordre suite aux directives du gouvernement (qui a joué un rôle très manipulateur, qui voulait juste faire passer les jeunes pour des casseurs ou des jeunes manipulés par les politiques, incapable d’avoir une opinion), les jeunes n’ont pas répondu face à ces provocations physiques et morales !
Il faut impérativement renforcer le dialogue entre les lycéens et les salariés pour être toujours plus fort !
Malgré la victoire d’avoir fait descendre autant de personnes dans les rues, de toutes générations, le gouvernement n’a pas reculé.
En ce qui concerne les étudiants, le problème n’a pas été la question de la mobilisation mais celle du calendrier.
Les blocages ?
Un débat s’est ouvert sur le rôle des blocus au sein des mouvements.
Un blocus permet davantage de dialogue, de conscientiser les jeunes avant d’aller en manifestation, qu’ils viennent en ayant de vraies convictions et en comprenant les raisons de leur implication.
Les blocus sont les seuls moyens, au jour d’aujourd’hui, de s’exprimer, de se faire écouter et de montrer nos revendications et d’autant plus qu'ils représentent un symbole médiatique très fort.
Cela montre le manque de moyens d’expression à la disposition des lycéens. Cette carence grave amplifie le malaise de la jeunesse. Et le gouvernement se radicalise toujours plus et ne nous écoute toujours pas !
Que peut-on essayer de gagner suite à cette victoire ?
Il faut se rendre compte de la précarité de la jeunesse. Il est clair qu’aujourd’hui, les qualifications ne servent quasiment plus. Nous avons gagné la bataille de l’opinion et désormais, il faut qu’on se pose la question de l’emploi.
Les espaces de la Démocratie Lycéenne deviennent de vrais espaces d’écoute et d’expression. Nous sommes censés être formés à devenir des citoyens car le lycée, c’est l'apprentissage de la société ! Changer le lycée, c’est changer la société !
Les rythmes scolaires ?
Il y a eu une forte participation des présents dans ce débat.
Le gouvernement veut débattre alors qu’il supprime des milliers de postes par an ! Mais comment permettre une réussite avec la chronobiologie ? L’UNL revendique une meilleure répartition du temps, des TPE en terminale, plus de TD, et plus de travaux pluridisciplinaire.
Il est certain qu’avec ce gouvernement nous n’arriverons pas à quelque chose de concluant. Mais nous continuerons à revendiquer nos idées ! Il faut impérativement aménager des programmes pour permettre l’émancipation ! Mettre fin au bachotage.
Nous revendiquons aussi : plus d’épreuves anticipées, 1h30 pour avoir le temps de manger, 6h maximum de cours par jours, et 2h le soir pour avoir une réelle aide pour nos projets, quels qu’ils soient.
Nous souhaitons une réduction des heures de cours mais pas de réduction du nombre de profs ! Pour enfin travailler dans de bonnes conditions, pas plus de 25 par classe ! Et pour être efficaces et avoir le temps de vraiment se reposer, le 7/2 : 7 semaines de cours et 2 semaines complétes de vacances.
Projets CSE ?
Le CSE est une instance très écoutée. Il représente toute la communauté éducative. Pour nous, le CSE a vraiment une importance primordiale.
Nous revendiquons plus de sièges pour les lycéens qui à l'heure actuelle n'en ont que 3. Cela montre le peu d'écoute du gouvernement. Nous voulons également le suffrage direct : l'élection des représentants lycéens au CSE est trop déconnectée des élèves.
Nous portons donc dans notre projet pour le CSE un réel programme d'amélioration et de transformation de la démocratie lycéenne : que les instances deviennent décisionnelles, que les lycéens puissent être véritablement les acteurs du quotidiens de leur lycée, etc.
Voter UNL au CSE, c'est voter pour une organisation représentative, légitime, qui porte les aspirations du milieu lycéen.
C'était donc un moment militant très constructif. Il y a eu beaucoup d'échanges, un véritable débat a pu se mettre en place.
Il faut multiplier les initiatives de ce genre ! Et faire en sorte de faciliter leur accès (moins de distance, moins de neige).
L'UNL crée les espaces de dialogues entre lycéens que le gouvernement nous refuse.
Yseline Fourtic,
membre du bureau national de l'UNL
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